Art et Pratique
Arabesques, courbes, des formes s?élancent et prennent corps. Un mouvement dans une immobilité apparente.
Dans les ?uvres de Régis LHUILLIER, le chant du monde de l?Etre s?incarne en sculpture. La matière pétrie par le c?ur et les mains, accouche de sa lumière.
A l?origine une idée « brute » ou plutôt une forme énergétique qui s?annonce à la lisière de la conscience. Elle se transmet peu à peu dans un modelage en argile qui sera moulé à son tour avec du silicone. Un contre moule viendra assurer la bonne tenue de cet élastomère très souple.
Puis la sculpture de terre est extraite de sa gangue et il sera réalisé un exemplaire en cire permettent la création d?un nouveau moule ; après quelques phases préparatoires, ce dernier, en matériau réfractaire, passera au four jusqu?à 750°C. Etape durant laquelle la cire fondra, libérant l?espace qui accueillera le bronze en fusion ( à 1100°C) au moment de la coulée.
Viendra après la ciselure nécessitant du ponçage, de la soudure, du limage et du meulage.
Enfin la patine, étape d?alchimie mystérieuse ; des acides appliqués à chaud sur le bronze viendront donner leur couleurs à la sculpture.
Ainsi le temps consacré à l?émergence d?une ?uvre est difficilement évaluable : germination du projet, tâtonnements, changement de direction, contre temps, contraintes techniques, finitions ?
A l?arrivée, un florilège de créations au sein duquel les mouvements d?âme prennent diverses formes archétypales de l?Etre.
C?est un murmure du subtil à nos oreilles endormies. Une source vive, un printemps silencieux qui nous parle au creux de nous même.
La contemplation de ces sculptures est une invitation au voyage intérieur, un retour vers soi, vers l?Etre profond.